Ce mardi 7 avril, le groupe MR+ se réjouit que la majorité DéFI-cdH décide enfin de se préoccuper à nouveau de la démocratie locale à travers une réunion virtuelle planifiée pour ce vendredi 10 avril. Cette réunion a pour but d’examiner la situation du Coronavirus avec l’ensemble des élus de Woluwe-Saint-Lambert. Jusqu’à présent, la majorité communale n’avait pas estimé nécessaire de se concerter – ou même de communiquer en toute transparence – avec l’opposition alors que l’union est de vigueur à d’autres niveaux de pouvoir.
Ainsi, la cheffe de groupe MR+, Amélie Pans, a interpellé le Collège dans un courrier (cf. pièce jointe) le 2 avril dernier. Cela semble avoir eu l’effet escompté.
Amélie Pans réagit : « Dès les premières mesures prises à Woluwe-Saint-Lambert dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, le conseil communal a été tenu à l’écart. Les élus ont été informés des décisions prises par voie de presse. Dont acte. Depuis lors, nous avons eu un seul conseil communal durant lequel nous n’avons traité que les points pour approbation et nous n’avons pas eu la possibilité de faire nos interpellations dont une avait comme sujet les mesures prises au sujet du COVID-19.»
D’autres communes bruxelloises ont déjà pris des dispositions pour assurer une gestion de crise plus collective : « À Uccle, par exemple, l’ensemble des élus est averti par le Bourgmestre des décisions et des publications en lien avec le Coronavirus. D’autres communes, comme Anderlecht (depuis le 25 mars) ou Bruxelles-Ville (depuis le 30 mars), organisent des réunions virtuelles en dehors des conseils communaux traditionnels. Chez nous, rien. Même pas un e-mail. Suite à mon courrier, le Collège a enfin décidé d’organiser une réunion ce vendredi. Mieux vaut tard que jamais. Et pourvu que ça ne soit pas un rendez-vous unique. »
Steve Detry, conseiller communal : « le jeu de majorité ‘rouleau compresseur’ contre opposition, nous en avons l’habitude à Woluwe-Saint-Lambert. Mais des circonstances aussi exceptionnelles que celles que nous vivons demandent un changement de modus operandi. Nous voyons bien qu’au niveau fédéral, par exemple, toutes les formations politiques – hors extrêmes, peu importe leur nombre de sièges – sont impliquées dans la gestion de la crise. Cela doit nous inspirer. »
Sur la gestion de la crise en tant que telle, une récente communication sur le site de la commune a surpris la cheffe de groupe, Amélie Pans : « Dans cette communication, les autorités communales informent les habitants qu’elles mettent en place un service de livraison à domicile. L’initiative arrive un peu tard – une quinzaine de jours après les premières mesures fédérales – mais, en plus, le service est… payant ! Or, certains comités de quartier – reconnus officiellement par la commune d’ailleurs – avaient déjà instauré cette forme de solidarité de manière tout à fait gratuite. Au lieu de travailler avec eux, on reproduit un service qui poursuit les mêmes objectifs mais coûte aux citoyens qui en ont le plus besoin. »
Kurt Deswert, conseiller communal, complète : « Nous nous inquiétons aussi du manque de solidarité affichée par la commune vis-à-vis de nos commerçants. À Etterbeek, par exemple, des mesures de soutien complémentaires à ce que mettent en place le fédéral et la région sont prévues. Je n’entends rien de tel à Woluwe-Saint-Lambert. Pour une artère commerciale comme l’Avenue Georges Henri qui est déjà connue pour ses difficultés et ses plans de revitalisation successifs, cela risque d’être un drame. »
Article dans La Capitale