C’est avec stupéfaction que les groupes d’opposition (MR+, Ecolo-Groen, PS-Vooruit) ont appris l’annulation du conseil communal de février, via un courrier reçu le 7 février dernier. Officiellement, la majorité justifie cette décision par « la formation tardive du Gouvernement fédéral et l’attente de la mise en place du Gouvernement régional bruxellois ».
Une explication totalement infondée pour l’opposition, qui dénonce une manœuvre politique. « Annuler un conseil communal sous prétexte de l’actualité politique régionale et nationale, c’est une manœuvre purement partisane », fustige Amélie Pans (MR+). « Une fois de plus, le bourgmestre instrumentalise les institutions pour éviter les débats. Ce mépris du rôle de l’opposition et du droit des citoyens à une gestion transparente est tout simplement indéfendable. »
L’argument de la majorité laisse perplexe. On ne peut pas défendre l’autonomie communale pour ensuite décider d’annuler un Conseil Communal en se cachant derrière d’autres niveaux de pouvoir. On peut regretter le calendrier mais la bonne gestion communale doit primer. Cette excuse est totalement artificielle.
Le conseil communal de février devait notamment permettre d’aborder le budget 2025 et de contrôler la gestion communale. Or, cette annulation prive l’opposition de son droit démocratique de questionner la majorité sur des dossiers essentiels. « Gouverner, c’est assumer. Se cacher derrière des jeux politiques externes pour esquiver ses responsabilités locales est une dérive inquiétante », déplore Elsa Boonen (Ecolo-Groen). « Que va-t’il se passer si, au mois de mars, il n’y a toujours pas de gouvernement bruxellois ? Le Conseil communal sera à nouveau reporté ? Cela n’a pas de sens ! ».
Plus troublant encore, la majorité semble considérer qu’il n’y a aucun autre dossier urgent à traiter. Ariane Wautelet (PS-Vooruit) “regrette évidemment les conséquences pour les pouvoirs locaux de certaines décisions prises à d’autres niveaux de pouvoir mais notre responsabilité en tant qu’élues vis-à-vis des habitantes et habitants de la commune est aussi de pouvoir contrôler la gestion communale et nous en sommes ici privées, c’est inacceptable”.
L’opposition rappelle que la gestion d’une commune ne peut être mise en pause au gré des stratégies politiques du bourgmestre. Ce conseil communal devait être l’occasion d’un débat essentiel pour la transparence et le bon fonctionnement de Woluwe-Saint-Lambert. En le supprimant, la majorité reporte non seulement un débat sur le budget, mais aussi toute question sur les autres dossiers communaux. C’est pourquoi, les trois groupes d’opposition ont décidé d’activer les leviers légaux afin de convoquer un conseil communal au mois de février.
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