Le CPAS fonctionne à peu près comme un ménage. Dans son budget, on compte des recettes (subsides fédéraux, produits financiers, transferts, services facturés…) et des dépenses (frais de personnel, remboursements d’emprunts, entretien d’équipements,..). Et comme votre ménage, il a vocation à trouver le juste équilibre budgétaire pour éviter de manquer de ressources dans les périodes difficiles, écarter le risque du surendettement et dégager des moyens pour de grands projets futurs.
Parmi ses recettes, le deuxième plus gros poste – après les transferts venus du Fédéral – est sans conteste la dotation communale qui lui permet d’assurer sa mission première, c’est-à-dire permettre à chaque habitant de Woluwe-Saint-Lambert de vivre conformément à la dignité humaine. La croissance de cette dotation est pelliculaire : un peu plus de 5% en 2018, ce qui équivaut à la moitié de l’augmentation de la dotation fédérale. Et pour cause : le majorité communale DéFI-cdH compte sur une faible hausse des demandes de revenus d’intégration sociale (+0,07% seulement) alors que la moyenne régionale a explosé en 2016 (9%) sans espoir de stabilisation pour les prochaines années. Rien qu’à la seconde moitié du mois de novembre 2017, notre CPAS a enregistré 97 nouvelles demandes d’aide sur près de 1.200 dossiers normalement instruits par le centre. Le pari de la majorité communale est donc loin d’être gagné.
Face à ce constat et ces chiffres, le bon sens inciterait à recentrer le CPAS sur ses missions principales : l’aide aux personnes qui en ont le plus besoin. Or, c’est tout le contraire qui aura lieu en 2018. Le CPAS continuera à s’éparpiller en octroyant des subsides, même si les projets en question interpellent sérieusement. L’asbl Dimension+ (subside : 10.000€) en est un parfait exemple ; elle qui se présente comme une épicerie sociale mais dont la majorité de son chiffre d’affaire se fait à travers la vente de jeux de hasard, de boissons alcoolisées et de tabac.
Autre cas : le CPAS a prévu une dépense de 460.000 euros pour la rénovation d’une maison située sur la chaussée de Rodeebeek qui fut achetée, il y a près de cinq ans, pour la « modique » somme de 430.000 euros. À l’époque, la rénovation avait été estimée à 120.000 euros. En 2017, aucun travaux n’a encore débuté. Pire, la facture a presque quadruplé et représentera une très lourde dépense en 2018. Aujourd’hui, le 258 Chaussée de Roodebeek est déjà un « achat à perte ».
Il ne fait aucun doute, dès lors, que le MR de Woluwe-Saint-Lambert n’a pas pu soutenir le projet de Budget 2018 du CPAS et invite la majorité communale à revoir sa copie. Non pas pour réduire drastiquement les dépenses, au détriment des personnes dans le besoin mais justement, pour mettre ces personnes au centre de ses préoccupations quotidiennes et de ses missions premières.
Amélie Pans, conseillère CPAS