Le CPAS de Woluwe-Saint-Lambert aurait choisi de communiquer sur les aides supplémentaires via « les fichiers des échevins ». 

 
Les conséquences de la crise sanitaire en matière de lutte contre la pauvreté et contre les inégalités sociales sont connues. C’est pourquoi, afin de soutenir les Centres Publiques d’Action Sociale (CPAS) dans leurs missions, les différentes autorités du pays ont dégagé des moyens supplémentaires. Ainsi, le gouvernement fédéral a entre autres débloqué une aide générale Covid-19 de 125 millions d’euros. Le gouvernement bruxellois a, quant à lui, prévu une aide de 30 millions d’euros. Cela représente un budget supplémentaire de près d’un million et demi d’euros pour la commune de Woluwe-Saint-Lambert.
« C’est un véritable ballon d’oxygène pour les personnes qui ont été touchées de plein fouet par cette crise sanitaire et qui, désormais, accusent des pertes de revenus sans pouvoir faire face à leurs dépenses quotidiennes les plus essentielles. Cela concerne des personnes évoluant dans des secteurs professionnels très différents, mais je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée particulière pour les indépendants – principalement actifs dans l’Horeca ou dans l’événementiel – les artistes, les artisans, les étudiants-jobbistes qui accusent le coup. C’est un public qui n’a généralement pas l’habitude de frapper à la porte du CPAS et qui s’y trouve aujourd’hui contraint, pour survivre », commente Amélie Pans, cheffe de groupe au conseil communal pour MR+.
Ce point a été discuté lors du dernier xonseil de l’action sociale. Pour les libéraux, cette aide doit servir à toutes les personnes qui en ont besoin. Il faut donc les en informer. « Faire en sorte que tous les citoyens de notre commune soient informés des aides possibles est une priorité. Il ne suffit pas juste d’informer celles et ceux qui bénéficient déjà du soutien du CPAS. Lors du dernier conseil de l’Action sociale, la présidente a suggéré d’utiliser la base de données des échevins. Je dois avouer que cette proposition m’a étonnée. Pourquoi restreindre l’information et, de facto, l’aide sociale aux contacts privilégiés des membres du Collège ? », précise Isabelle Gobert (MR+), conseillère CPAS.
Cette déclaration de la présidente du CPAS a poussé Amélie Pans à interpeller lundi le collège, lors de la réunion du conseil communal. « La Présidente du CPAS nous a confirmé que l’information allait être dispatchée via les échevins et leurs contacts. Outre le fait que je ne sois pas certaine que la procédure respecte scrupuleusement les règles en matière de protection des données personnelles, je m’étonne que l’on ne développe pas une stratégie plus ambitieuse, plus ouverte pour faire circuler l’information. Quid du site internet de la commune ? Des réseaux sociaux ? De notre revue communale ? Ou même, pourquoi pas, d’un toute-boîte ? L’information ne doit pas seulement concerner un public privilégié par les relations qu’il entretient avec les élus de la majorité. »
Il nous revient que la semaine passée, les parents des crèches communales ont reçu un courrier de l’échevine, Jacqueline Destree-Laurent, qui agit, selon ses dires, comme « messager » du CPAS. Ce courrier était accompagné d’un dépliant expliquant les démarches à effectuer pour obtenir de l’aide sociale.
La Capitale 22 octobre 2020