En tant que conseillère CPAS, je suis de plus en plus consciente de la détresse financière et sociale de certains de nos ainés : l’aide financière à destination de ceux-ci ne cesse de croître, la liste d’attente pour une place en maison de repos continue de s’allonger et je reçois de nombreux témoignages de personnes âgées qui se sentent seules et fragiles. Nous avons donc un challenge impératif à relever : lutter contre l’exclusion sociale de nos ainés.
En région bruxelloise, la mise en œuvre de politiques en faveur des personnes âgées est très complexe. En effet, vu le caractère bilingue de la Région, chaque maison de repos a le choix de relever d’un des trois organes de tutelle : la Commission communautaire commune (COCOM) ; la Commission communautaire française (COCOF) ; la Vlaamse Gemeenschapscommissie (VGC).
Ces différentes institutions communautaires ont procédé à une actualisation de la législation relative aux établissements accueillant et hébergeant des personnes âgées ainsi que celle portant sur les services ambulatoires et d’aide à domicile. Les accents nouveaux portent sur :
→ les nouvelles normes d’agrément et la modernisation des maisons de repos,
→ la diversification des formules d’accueil,
→ la mise en place d’un financement alternatif pour les investissements.
Cet engagement est une bonne chose. Et nous devons être capables de faire preuve de créativité pour soutenir les alternatives qui permettent à nos ainés de rester autonomes, sans que cela se fasse au détriment de leur sociabilité. Peu de nos concitoyens le savent mais, il existe dans notre commune un projet de colocation qui offre aux personnes âgées (même fragilisées) une nouvelle forme d’habitat par rapport au domicile ou à la maison de repos ; qui plus est à un coût bien plus intégrable qu’un établissement officiel ( 28,80 € contre 47 € ). Ce projet, c’est l’Antenne Andromède, un ensemble de six appartements de cinq chambres qui a pour objectif de permettre à 30 seniors de vivre en toute indépendance au cœur d’une petite communauté. Par ce biais, le projet Antenne Andromède répond à leur problème de solitude et d’insécurité, tout en préservant leur liberté individuelle.
Ce projet a été créé en 1981, sous l’impulsion d’un président libéral, Monsieur Gilbert Mabille. 36 ans après sa création, ce projet n’a pas pris une ride, reste innovant et s’inscrit tout à fait dans le rôle des pouvoirs locaux en ce qui concerne la problématique du vieillissement de la population.
L’Antenne Andromède est une alternative particulièrement avantageuse par rapport aux maisons de repos tant pour la personnes âgée, que pour le CPAS et la collectivité. En effet, pour nos aînés, le prix de journée à payer sera quasiment 50 % moins cher qu’en maison de repos. Pour le CPAS, cette solution répond plus facilement à l’urgence de la situation et s’avère beaucoup plus économique. En effet, on remarque que le poids financier de cette dernière sera 3 fois moins élevé pour la collectivité.
Pour toutes ces raisons, le MR de Woluwe-Saint-Lambert sera attentif à ce que ce projet se développe, se modernise dans les années à venir mais aussi en inspire d’autres à travers toute la commune. Cela fait partie des réponses que nous nous devons d’apporter aux besoins de nos ainés afin de respecter la solidarité intergénérationnelle.
Amélie Pans, conseillère CPAS, Présidente de la section MR de Woluwe-Saint-lambert