S. DETRY interpelle le Collège comme suit, concernant les conséquences, dans notre commune, de la chaleur et de la sécheresse :
« À la sortie du congé d’été, nous pouvons constater que ces trois derniers mois ont été chauds et particulièrement secs. Ils sont dans la lignée du bilan météorologique du printemps dernier qui affiche des températures et une insolation supérieures aux moyennes de saison ainsi que des précipitations inférieures aux moyennes de saison. Au regard des années précédentes, d’ailleurs, on peut déduire que ces phénomènes qualifiés parfois d’« exceptionnels » sont en passe de s’imposer progressivement comme la norme. Quand on parle de chaleur, la première de nos préoccupations concerne les personnes vulnérables – et je pense principalement aux personnes âgées. Dans ce cadre-là, pourriez-vous faire le bilan du Plan canicule communal (sur quelle période a-t-il d’ailleurs été activé ?) et de l’utilisation du numéro d’urgence ? Au-delà de cet aspect humain, les vagues de chaleur répétées constituent un défi urbain colossal, sur divers aspects. Tout d’abord, sur la gestion de l’eau. Malheureusement, les politiques régionales se basent toujours sur un ancien plan qui n’est toujours pas renouvelé malgré les obligations que nous impose l’UE. Qu’en est-il des mesures appliquées au niveau local et comment sont-elles évaluées Quel est l’état de nos points d’eau, en particulier le long de la Woluwe. Mais ce qui aura particulièrement marqué les esprits cette année, c’est les effets de la chaleur et de la sécheresse sur la végétation urbaine. Bruxelles Environnement a par ailleurs annoncé une surmortalité des arbres dans notre région. Or, ils sont essentiels au maintien d’îlots « de fraicheur » dans la ville.
Dès lors, mes questions supplémentaires sont les suivantes :
Dans quel état se trouvent nos espaces verts à la sortie de l’été ainsi que nos voiries « arborées » ? Faites-vous le même constat que Bruxelles Environnement en termes de surmortalité des arbres dans notre commune ? Quelle(s) action(s) a(ont) été menée(s) durant l’été pour nous prémunir de ce phénomène ? Quelles sont les perspectives de renforcement des îlots de fraicheur sur notre commune ? Une réflexion a été apparemment lancée sur le changement d’espèces d’arbres dans la Région bruxelloise. Concrètement, qu’est-ce que cela pourrait signifier en termes pratique, logistique et budgétaire pour notre commune ? »

O. MAINGAIN répond que le service F.A.S.E – Action sociale a soumis au Collège un rapport « Plan canicule – Dispositions envisagées pour 2022 » qui a été approuvé lors de la séance du 05/05/2022.
Un courrier, accompagné d’un dépliant « L’été à l’ombre de la canicule » et un aimant (représentant une main avec un verre et reprenant notre numéro de téléphone canicule) ont été envoyés aux personnes de 80 ans et plus, afin de leur donner une information et des conseils à suivre en période de canicule et de fortes chaleurs. Il s’agissait d’une première car précédemment nous envoyions uniquement un courrier avec le dépliant. Le but de cet aimant, est triple : rappeler aux seniors qu’il faut s’hydrater régulièrement en période de forte chaleur, que notre service est présent en cas de nécessité, mais également éviter des envois de courriers annuels en privilégiant un message plus durable. L’entourage de la personne concernée peut également faire appel à notre service. Néanmoins, il est à noter que notre service a une vocation préventive et ne peut se substituer aux services d’urgence en cas de malaise. Dans ce cas, il convient que les personnes prennent contact avec leur médecin traitant ou le 112. A la demande d’une personne âgée ou de son entourage, les gardiens de la paix sont susceptibles d’intervenir.
Un courrier, accompagné d’un dépliant « L’été à l’ombre de la canicule » et d’un aimant a également été adressé aux différents intervenants médico-sociaux situés sur le territoire de la commune.
Le n° de téléphone unique dédié à la canicule, géré par la F.A.S.E., a été mis en fonction (02/761.29.29), à partir du 1 er juillet. Les éventuelles demandes sont réorientées dans les différentes cellules existantes, que ce soit à la Cellule Maintien à Domicile, au service des Personnes en situation de handicap,… et ce, durant la période « à risque ». Ce numéro est aussi communiqué aux médecins et centres médicaux, services d’aides familiales et seniors,… qui peuvent signaler les personnes à risque. En dehors des heures de bureau, ce numéro est raccordé à un répondeur automatique. Les messages sont traités dès le retour du personnel de la F.A.S.E. au sein de l’administration. Il faut savoir qu’une partie des personnes concernées par cette opération est déjà répertoriée et en contact avec la Cellule Maintien à Domicile et avec le service des Personnes en situation de handicap. Le personnel de ces Cellules (assistantes sociales, chauffeurs, aide-ménagères, livreurs de repas à domicile, …) sensibilisé à cet effet, veille quotidiennement pendant ces épisodes de forte chaleur à rappeler aux seniors les bonnes pratiques à adopter et à être attentif à tout signe extérieur de déshydratation.
Des articles ont été publiés dans le Wolu-Info et le Seniors d’aujourd’hui. Il y a eu une diffusion de l’information via le site communal, la page Facebook et sur twitter. Des dépliants ont été déposés sur les différentes tables de l’administration communale, dans les différentes cellules du service, à la salle Evasion et Entour’âges ainsi qu’au Centre Malou Seniors.

P. JAQUEMYNS ajoute que la préservation et la sauvegarde des espaces verts de qualité est au cœur des politiques menées par le Collège depuis de très nombreuses années. A cet égard, il se réfère à la réponse donnée lors de la séance du conseil du 31 janvier 2022.
Tout d’abord, quant à la question sur les mesures mises en place par la commune en matière de gestion des eaux. Cette problématique est transversale et n’est pas limitée à l’espace public. En effet, dans les projets de réaménagement de l’espace public, nous privilégions depuis de nombreuses années la déminéralisation de l’espace public, dès que cela est possible (ex : av. Abeloos, Montald, Dumont, jardin de pluie au croisement Mai/Speeckaert) avec la création de noues qui sont autant d’espaces prévus pour retenir en amont les eaux et permettre de retarder l’infiltration.
Par ailleurs, nous disposons, sous les serres communales de citernes de récupération des eaux de pluie qui seront réutilisées pour l’arrosage de certains végétaux. En outre, en 2020, 4 citernes de récupération d’eau d’une contenant de 20.000 litres chacune ont été installées entre les terrains 3 et 4 du Stade communal, tandis que 2 citernes de 15.000 litres chacune alimentent via la source présente à proximité le système d’arrosage automatique des terrains 1 et 2. En outre, suite aux derniers travaux de réaménagement des terrains, un système de récupération de l’eau projetée sur les terrains lors de l’arrosage a été intégré aux travaux réalisés, augmentant encore la récupération des eaux. En outre, nous incitons nos concitoyens à mettre en place des mécanismes de récupération des eaux de pluie (citerne). A cette fin, une prime communale est prévue pour les habitants qui réalisent cet investissement. Sur l’état des cours d’eau de la vallée de la Woluwe, la gestion du cours d’eau en elle-même n’incombe pas à la commune, mais à Bruxelles-Environnement. Si les services ont pu constater une diminution des volumes dans les points d’eau présents sur le territoire communal, les points d’eau sont déjà revenus à la normale depuis les pluies des derniers jours.
Quant à la question relative aux dégâts constatés aux arbres dans nos espaces verts, le service m’indique que les collaborateurs ont déjà constaté la présence de plusieurs arbres morts en différents lieux de la commune. Il n’y a pas un quartier plus touché que l’autre. En effet, certains sujets au sein d’une même espèce, peuvent bien résister à la chaleur alors que le voisin immédiat éprouvera des difficultés. Certains arbustes au sein des parcs et rond-point ont également souffert de ces chaleurs. Il est cependant encore trop tôt pour faire un bilan définitif. En effet, certains arbres peuvent éprouver un stress hydrique pendant une sécheresse (ex : avec ou sans perte du feuillage) et ensuite se rétablir lorsque les pluies reprennent. Ce n’est en réalité que maintenant que la période automnale débute que nous pourrons détecter l’ensemble des sujets qui ont été fragilisés. Cela s’explique par la répétition des canicules au cours de ces dernières années. Pour prévenir ces situations et éviter un nombre élevé de sujets qui ne prendrait pas à la plantation, nous menons nos campagnes de remplacement des arbres plus tôt dans la saison, à savoir en automne, plutôt qu’au printemps. Cette manière de travailler nous permet de limiter les pertes. En outre, nous posons régulièrement des couronnes d’arrosage au pied des arbres afin de créer une cuvette permettant d’arroser plus intensément chaque arbre. Par ailleurs, nous posons des copeaux issus des déchets de tailles que nous revalorisons au pied des arbres et des parterres. Cela permet de garder l’humidité dans le sol. Enfin, nous essayons de planter des arbres et arbustes qui s’adaptent le plus possible au sol en place.
Quant à la dernière question, il s’agit d’une réflexion qui est en cours et qui doit être menée sur un plus long terme. En effet, au niveau communal, nous mettons tout en œuvre pour tenter de garantir la meilleure prise des végétaux lors des plantations et nous procédons au besoin à l’arrosage des sujets en difficultés. En outre, en fonction des constations faites par les services sur une voirie où il y aurait d’importantes pertes, nous pouvons réaliser une petite étude du sol qui nous permet de nous guider dans le choix des végétaux, sans pour autant avoir une garantie à 100% de la prise des nouveaux végétaux plantés. Les impacts logistiques et financiers sont difficilement chiffrables. En effet, d’une année sur l’autre, ce seront plus ou moins d’arbres qui seront touchés par la sécheresse. Les budgets devront être adaptés selon les pertes constatées. Aucun remplacement massif sur le territoire communal n’est envisagé actuellement. Nous souhaitons d’abord voir comment les choses vont évoluer pour cerner quelle serait l’essence d’arbre qui conviendrait le mieux.

S. DETRY ajoute, qu’en ce qui concerne le Plan Canicule, et étant donné l’absence ce jour de Mme MOLENBERG, il adressera une question écrite au Collège.