A. PANS interpelle également le Collège au sujet de la fin des classes de neige à Woluwe-Saint-Lambert :
« De plus en plus de parents font part de leur profond mécontentement à l’idée que les classes de neige pourraient être supprimées définitivement à Woluwe-Saint-Lambert dès la prochaine année scolaire. Les interpellations à ce sujet s’accumulent et une pétition a même été lancée à ce sujet. Pour notre groupe, ces voyages restent une opportunité – parfois unique – pour les élèves, tant sur l’aspect sportif, éducatif, social que du développement personnel. Cela reste bien souvent des moments fondateurs et inoubliables pour nos jeunes, à l’image d’autres déplacements comme les « classes vertes » ou le « voyage rhéto ». De façon plus générale, cette décision risque aussi de détériorer l’image positive des écoles sur notre commune.

Dès lors, pourriez-vous nous dire :

  • Si vous confirmez la décision de suppression des classes de neige dans les écoles de Woluwe-Saint-Lambert, pouvez-vous nous en exposer les raisons et comment la décision a-t-elle été prise (concertation avec quels acteurs, etc.) ? Comment réagissez-vous aux mécontentements qui vous reviennent ?
  • Quelle est la situation dans les autres communes bruxelloises ?
  • Quelle communication va être faite vis-à-vis des parents mais aussi des élèves ?
  • Qu’en est-il du ROI que les parents ont signé en début de scolarité de leurs enfants ? »


O. MAINGAIN
répond qu’en début de crise sanitaire, le Collège a dû renoncer à l’organisation des classes de neige et qu’un avis a été adressé aux parents en temps et en heure annonçant, en toute transparence, que les classes de neige ne seraient pas organisées pour ce motif. Il ajoute qu’en 2021, les mesures ont été assouplies mais qu’il n’était toujours pas possible d’organiser des classes de neige et que, dès l’année passée, un budget a été donné à toutes les écoles communales pour qu’elles puissent organiser des activités de découverte en fin d’année. Il précise qu’il s’agissait d’un budget de 75 EUR par élève, auquel on pouvait éventuellement demander aux parents d’ajouter 75 EUR pour pouvoir organiser des activités avec nuitée. Il signale que, face aux mêmes inconnues, un budget identique est prévu pour 2022. Il fait remarquer que les écoles ont fait bon usage de ce budget et cite les activités organisées par chaque école :

  • Robert Maistriau :
    • Aspen : piste de ski intérieur à Wilrijk,
    • Aventure Parc à Wavre,
    • Mini-golf à Woluwe-Saint-Lambert,
    • Koezio à Schaerbeek : espace récréatif intérieur ;
  • Georges Désir, Vervloesem et La Charmille :
    • Pour les élèves de 6 e primaire, séjour de 4 jours au Castel Notre-Dame à Remersdael, une nouvelle formule très appréciée des enfants ;
  • Van Meyel :
    • Aventure Parc à Wavre ;
  • Prince Baudouin :
    • 22/06 : bowling + laser game + boisson,
    • 23/06 : soirée et nuit à l’école + repas + petit déjeuner,
    • 24/06 : paintball,
    • 27/06 : Aventure Parc + glace,
    • 29/06 : kayak ;
  • Princesse Paola :
    • 2 journées Cap Sciences,
    • Le Printemps des Sciences,
    • 1 journée à la mer avec visite du Sea Life, kwistax et glace,
    • 1 journée Jeux Fun Olympiques avec distribution de médailles et glace,
    • 1 journée Bel Expo,
    • 1 nuitée à l’école avec soirée dansante, souper et petit-déjeuner,
    • Grande photo Fun avec les deux classes de P6,
    • 1 journée à Aventure Parc à Wavre,
    • Création d’un T-shirt de fin d’année.

Il affirme qu’il est mensonger de prétendre que plus aucune activité n’est organisée pour les élèves de 6 e primaire. L’activité expérimentale à Remersdael organisée cette année scolaire par certaines écoles a été une grande réussite. Il fait remarquer que tous les parents ne peuvent pas investir 600 EUR pour la participation d’un enfant aux classes de neige et que réduire la durée du séjour en classes de neige à 7 jours impliquerait qu’il n’y aurait plus que 4 sorties à ski, ce qui ne serait plus vraiment une initiation au ski. Il attire également l’attention sur l’aspect environnemental : l’objectif est que toutes les écoles communales obtiennent le label Eco-School (comme c’est déjà le cas pour 6 écoles sur 9) et l’organisation des classes de neige entre dans le bilan environnemental. Il évoque enfin l’aspect budgétaire pour la commune, en constatant que toutes les communes sont en difficulté budgétaire. Il insiste néanmoins sur le fait qu’il n’a jamais été question de supprimer les séjours résidentiels avec programme pédagogique adapté. Il fait remarquer qu’en Belgique également, les aspects pédagogiques du séjour résidentiel sont bien présents. Il cite l’exemple du séjour à Remersdael où ont été organisées les visites de la mine de Blégny, d’une siroperie artisanale, d’une ferme pédagogique, une veillée jeu « lueur dans la pénombre » et deux activités organisées par le lieu d’hébergement, avec les mêmes bénéfices pédagogiques que pour les classes de neige. Il explique que c’est en fonction de l’ensemble de ces paramètres qu’en accord avec les directions d’école, il a été décidé par le Collège que les classes de neige n’étaient plus le type d’activités de dépaysement à organiser aujourd’hui. Il signale que l’information a été donnée lors des conseils de participation et a suscité la compréhension globale des parents, sauf dans une ou deux écoles. Il comprend l’attachement de certains parents aux classes de neige mais rappelle que le monde évolue aux points de vue économique, environnemental… Quant au fait que certains disent que d’autres communes en organisent, il fait remarquer qu’à Auderghem, par exemple, la liberté de choix est laissée aux écoles et qu’à l’exception de Watermael-Boitsfort pour partie avec intervention communale, dans toutes les autres communes, le financement est à charge des parents, pas un euro n’est déboursé par la commune alors qu’à Woluwe-Saint-Lambert, la commune assumait une intervention de +/- 30 %, soit un montant de 180.000 à 250.000 EUR par an. Il rappelle deux principes essentiels de la commune :

  1. Toutes les écoles sont traitées de la même manière. Les activités obligatoires organisées ne peuvent pas être un critère de concurrence entre les écoles. Il y a des différences sociologiques entre les écoles mais toutes les écoles doivent avoir le même traitement ;
  2. Egalité de traitement entre tous les enfants.

Il annonce que de toute façon, dans maximum 3 ou 4 ans, la Fédération WallonieBruxelles limitera les frais scolaires pouvant être réclamés aux parents dans l’enseignement primaire, comme elle le fait déjà en maternelle et comme le fait la Communauté flamande depuis de nombreuses années, et les montants qui pourront être alloués pour les activités seront nettement diminués (sans doute moins de 100 EUR), ce qui rendra la suppresson des classes de neige inévitable. Il confirme néanmoins qu’il ne faut pas nécessairement des classes de neige pour atteindre l’objectif pédagogique. Il signale par ailleurs que la commune a la volonté d’annoncer une évolution inéluctable et prend ses responsabilités. Il ajoute que, malgré les contraintes budgétaires, l’investissement dans l’encadrement pédagogique persiste :

  • la commune finance 10 emplois en maternelle et 20 emplois en primaire en soutien pédagogique pour tenter de répondre au mieux aux besoins ;
  • des enseignants en surnombre sont prévus pour pallier les absences ;
  • pour maintenir les filières d’immersion, un enseignant de qualité qui n’a pas le titre requis est financé à 100 % sur le budget communal.

Il considère qu’il s’agit là d’une priorité bien plus importante pour les familles et le pouvoir organisateur que la dépense somptuaire des classes de neige.

A. PANS revient au sujet principal des classes de neige et précise que la motion qu’elle a introduite vise à les maintenir car il y a déjà eu la suppression des classes de mer. Elle suggère de travailler avec des communes voisines pour diminuer le budget et, au point de vue environnemental, d’utilser un autre moyen de transport moins polluant que le car, tel que le train. Elle rappelle qu’en 2015, le bourgmestre avait dit que les classes de neige n’étaient pas menacées à Woluwe-Saint-Lambert car c’était la seule occasion pour de nombreux enfants de se rendre à la montagne. Elle fait remarquer que le sujet a été discuté en conseil de participation assez tard dans l’année scolaire.

Concernant l’idée de s’entendre avec d’autres communes, O. MAINGAIN rappelle que dans les autres communes, tout est à charge des parents. Il précise que le centre de la commune d’Uccle a un taux d’occupation de quasi 100 %. Il fait remarquer qu’en 2015, les conditions étaient différentes : on n’était pas confronté aux conséquences d’une crise sanitaire et économique. Il signale que des établissements très réputés, situés non loin de Woluwe-Saint-Lambert, n’organisent pas de classes de neige et ont des voyages de fin de secondaire fortement réduits. Quant au moment de la prise de décision, il explique que l’on a attendu le retour de l’expérience à Remersdael afin de bien évaluer les aspects pédagogiques. Il attire l’attention sur le fait que ce que les enfants attendent, c’est partager un moment ensemble en autonomie. Il ajoute qu’avec ces séjours en Belgique, on garde l’esprit, l’objectif pédagogique des séjours résidentiels et que les parents des enfants qui ont fait l’expérience ont remercié et sont très contents.