En période de crise, pourquoi mettre un prix à la solidarité ?
Face à une situation inédite comme celle que nous vivons, il nous paraissait important de commencer cette tribune en remerciant toutes celles et tous ceux qui contribuent chaque jour à continuer de faire vivre notre pays. Vous êtes policier(ère), indépendant(e), postier(ère), livreur(euse), enseignant(e), caissier(ère) de supermarché… Nous pensons aussi aux travailleurs qui continuent leur tâches depuis leur domicile. Et, bien entendu, nous rendons hommage au personnel soignant dont le courage est perceptible au fil de la crise. Ils méritent respect et gratitude.
En cette période particulière, la solidarité est de mise. Elle émerge au sein de notre société sous différentes formes. La créativité des citoyens n’est plus à démontrer. À Woluwe-Saint-Lambert, par exemple, certains comités de quartier ont lancé avec succès des projets de livraison aux personnes isolées, souvent des personnes âgées. Bravo à eux ! Le concept marche tellement bien que la commune a décidé de se le réapproprier. Après tout, pourquoi pas ? Les autorités communales ont la force de frappe nécessaire pour généraliser cette entraide. Sauf que les comités de quartier ont été immédiatement écartés. Pourtant, ils sont à l’origine du projet et ont une connaissance fine de leur lieu de vie. Pire, leurs initiatives sont éteintes par le Bourgmestre qui recommande officiellement de ne pas faire appel à d’autres services que celui de la commune. Et alors, cerise sur le gâteau : le service proposé par la commune est… payant !
Au final, en institutionnalisant cette initiative citoyenne, on fait pire que mieux. Bien sûr, si le projet était passé par le conseil communal, on aurait pu l’améliorer. Mais depuis le début de la crise, les élus communaux sont mis à l’écart par le Collège…
À l’heure d’écrire ces lignes (10 avril), pas de réunion, pas de concertation, pas de communication. Rien. Pourvu que ça change…